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Kama sutra : 22

L'usage de la violence

Au plus fort de la passion, vous pouvez vous autoriser des formes adoucies de sadisme : l'érotisme est une forme de combat où deux partenaires découvrent spontanément, dans leur ferveur, des moyens d'expression agressifs.

Ceux-ci sont si excitants qu'ils peuvent mener à des sommets où les amants oublient parfois leur force et la douleur physique qu'ils s'infligent. Pour que de telles pratiques ne deviennent pas homicides, vous êtes invités à mesurer votre force et à savoir quand et comment l'employer. Vous devez savoir quand vous arrêter et cela avant que votre partenaire ne vous en supplie désespérément.

Aucune échelle ne permet de définir quel degré de "violence" un homme peut s'autoriser dans le feu de la passion : la seule mesure qui vaille est donnée par la réaction de votre partenaire. Si elle gémit de plaisir ou émet d'autres formes évidentes d'approbation, ou encore se livre elle-même à quelque violence, c'est que la force reste dans les limites de l'acceptable et de l'excitant. Si elle reste allongée sans réaction ou hurle de douleur, elle est ou bien en situation de détresse, ou bien morte de plaisir... ou les deux.

Le danger réel commence lorsque vous êtes si absorbé par votre propre plaisir que vous ne remarquez pas que votre partenaire s'est évanouie. Les hommes ne sont pas réputés pour leur capacité de contrôle dans les moments de passion sexuelle. Mais n'en doutons pas : une femme moderne ne pardonnerait pas ni ne souffrirait en silence. Et en vous comportant plus violemment que vous le devez, vous prenez le risque de le payer cher.

Fort de ces précisions, vous pouvez toutefois trouver excitant de vous infliger quelques coups. N'importe quelle partie du corps peut être frappée, mais les endroits les plus intéressants sont la tête, les épaules, l'espace entre les seins, le dos, les fesses et la zone sexuelle.

Quatre techniques sont recommandées : du dos de la main, la paume ouverte, avec le creux de la paume et avec le poing : Le poing convient particulièrement lorsque votre aimée est assise sur vos genoux : une position si heureuse fait de son dos une cible idéale pour un peu de boxe.

Pendant l'union, il convient de se concentrer sur l'espace entre les seins. Continuer à caresser tendrement les seins tout en frappant l'espace entre eux. Cette technique pratique du "frapper-caresser" doit commencer lentement, mais trouver son rythme à mesure que l'excitation s'accroît, et ne doit pas s'arrêter avant l'orgasme.

Lorsque l'union va se terminer, ce sont les fesses et la zone sexuelle qu'il convient d'attaquer. Une femme qui aime les coups peut apprendre à aimer d'autres formes d'agression : vous pouvez lui prendre la tête dans une sorte de ciseau ou former de vos mains une sorte de coin entre ses seins. Si vos doigts vous démangent, vous pouvez amorcer un percement de ses joues, ou encore exercer une sorte de pince de crabe sur ses fesses, et bien sûr, sur ses seins, déjà soumis à rude épreuve.

Toutefois, je ne témoigne pas d'un enthousiasme délirant pour ces pratiques. Au soulagement probable de la plupart des femmes, je reconnais qu'elles peuvent causer une douleur excessive. Mon arme préférée est le creux de la paume, qui garantit le maximum de bruit pour le minimum de douleur, la combinaison idéale pour la femme qui aime à être frappée dans l'amour mais n'a pas envie d'en sortir sur une civière.

Vous devez apprendre à interpréter les sons de votre partenaire pendant l'amour, surtout si les coups figurent au menu érotique. Vous savez tous à quel point les femmes utilisent leurs cordes vocales en faisant l'amour... Habituellement, vous pouvez considérer que plus votre partenaire est bruyante, plus elle y prend de plaisir.

Ainsi, vous serait pardonné si vous hésitez entre gêne et sourire lorsque vos voisins se plaignent des notes suraiguës et des décibels sortant de votre chambre.

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