Mon identité salutaire
- Catherine
- 4 avr. 2017
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 15 juil. 2020
J’ai été grandement interpellée ces derniers temps par la notion d’identité et les conflits qui en découlent. Je me suis donc inspirée de ces écrits pour vous partager mon vécu.
Cela fait 37 années que mon conjoint vit en France, et ces dernières années, j’ai senti un tiraillement entre sa culture d’origine et celle de sa terre d’accueil. Aux yeux de sa terre d’accueil, il n'est pas français pure laine mais, aux yeux de son pays d’origine, il n'est plus vietnamien.
J’avais remarqué depuis un certain temps déjà que lorsqu'on lui posé la question suivante : te sens-tu plus vietnamien ou français ? Il répondait toujours d’une manière très politiquement correcte, dépendamment de l’origine de la personne qui l’interrogeait, ne sachant pas lui-même comment il devait réagir. Sa réponse était toujours pleine de justifications puisqu'il n’assumait pas le fait d’avoir une appartenance multiple ; un comportement sans doute relié à la peur d’être exclu de l’un des groupes s'il s’identifiait ponctuellement ou soudainement à l’autre.
Ainsi, j’avais l’impression qu'il craignait de perdre son identité comme si le choix se devait d’être unique et statique.
Pourquoi choisir ou même accepter que la société lui mette une étiquette sur son identité, son appartenance ?
Si l’on s’attarde à la définition du Larousse, identité veut dire : caractère permanent et fondamental de quelqu’un, d’un groupe, qui fait son individualité, sa singularité.
C’est bien le mot permanent qui provoque chez moi un certain malaise. Cela engendre un état statique. Et pourtant, notre identité est teintée par notre environnement, nos valeurs, nos expériences, nos croyances, nos traditions, notre famille, etc. Et tout ceci est en perpétuelle évolution.
Nous sommes toujours à la recherche d’une identité quelconque. Nous pouvons passer toute une vie à découvrir notre propre identité pour pouvoir ainsi nous définir, posséder notre propre étiquette, nous mouler dans une case et être persuadé d’avoir atteint notre objectif.
Alors, pourquoi donc s’efforcer à occuper une case spécifique ? Je crois que le but ultime de chacun est le sentiment d’appartenance engendré par notre identité. Ah l’appartenance ! Si j’appartiens à un groupe, je me sens à ma place, je peux partager, échanger et ainsi ressentir un bien-être. Cependant, lorsque j’appartiens à un groupe, indéniablement, je suis exclu d’un autre.
Une des pires émotions pour l’être humain est le sentiment d’exclusion. Peu importe notre âge, notre culture, notre statut social, ce sentiment engendre des problèmes affectifs, nous isole des autres, nous limite dans nos capacités et notre potentiel.
D’où l’expression identités salutaires. Encore une fois, d’après le Larousse, le mot salutaire est défini comme : qui peut avoir un effet intellectuel ou moral bienfaisant sur quelqu’un.
Eh bien, à l’aube de mes 42 ans, je suis fière de dire que je ne porte qu’une seule identité, une seule étiquette, celle d’être. Je ne prends place ni dans une case ni dans une autre pour me définir. Je fais de mon mieux pour ne pas étiqueter ou catégoriser autour de moi et je m’efforce d’accueillir la différence pour que tout le monde éprouve ce sentiment d’appartenance si recherché.
J’ai donc décidé d'endosser une étiquette différente selon ce que je vis et les objectifs que je veux atteindre. Je me laisse ce droit de changer d’étiquette comme je change mes habitudes vestimentaires et j'assume complètement ces choix.
Alors, au lieu de m’attarder sur mes différences qui définissent mon identité, je choisi de faire une différence dans la vie des gens.