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L’orgasme, une symphonie cérébrale parfaitement orchestrée

  • Photo du rédacteur: Catherine
    Catherine
  • 7 mai
  • 3 min de lecture

"Je prendrai la même chose qu’elle."

Qui pourrait oublier cette phrase culte prononcée dans Quand Harry rencontre Sally, juste après la célèbre scène où Meg Ryan simule un orgasme en plein restaurant ? Cette scène est entrée dans la légende. Et avec elle, un mot que l’on entend souvent, que l’on prononce parfois sans en mesurer toute la richesse : l’orgasme.

 

Ce mot vient du grec orgasmos, lui-même dérivé de orgé, qui signifie "fureur" ou "ardeur", et du suffixe -asmos, exprimant un surgissement, un "coup". L’orgasme est ce point culminant de l’excitation sexuelle, ce moment où le corps tout entier semble vibrer sous l’effet de contractions rythmiques et d’un plaisir si intense qu’il suspend le temps, avant de s’éteindre dans une détente profonde.

 

Mais derrière cette vague de plaisir, c’est tout notre système nerveux qui dirige la danse, dans un subtil et fascinant ballet entre le corps et l’esprit.

 

Le cerveau, chef d’orchestre du plaisir

 

L’orgasme n’est pas qu’une réponse corporelle. C’est un événement neurophysiologique complexe, un feu d’artifice cérébral où de nombreuses régions du cerveau s’activent pour produire cette extase.

 

Des études en imagerie cérébrale nous montrent que le système nerveux sympathique, celui de l’action et des réflexes, s’emballe : le cœur s’accélère, la respiration s’intensifie, la tension artérielle grimpe. Mais ces réactions corporelles ne sont qu’un prélude.

 

À l’intérieur du cerveau, une véritable symphonie s’anime : Le cortex sensoriel s’illumine, captant la moindre caresse, la plus infime pression sur la peau ou les zones érogènes. Le cortex moteur orchestre les contractions musculaires involontaires du plancher pelvien, comme un crescendo physique. Le cortex visuel, étonnamment, s’active aussi, montrant combien la vue, les images mentales ou les regards échangés peuvent nourrir l’extase.

 

Mais le cœur émotionnel de cette expérience se joue dans le système limbique, berceau de nos affects. L’hypothalamus libère les hormones et neurotransmetteurs qui entretiennent l’excitation et déclenchent l’orgasme. L’amygdale, siège de nos émotions intenses, s’enflamme, renforçant l’élan de plaisir et de désir. L’hippocampe, qui grave nos souvenirs, inscrit profondément ces instants dans notre mémoire affective et sexuelle.

 

Le cervelet et le tronc cérébral entrent eux aussi dans la danse, coordonnant les mouvements involontaires, les battements du cœur, les vagues musculaires. Chez l’homme comme chez la femme, ils sont au centre des contractions profondes et de l’éjaculation.

 

Une cascade chimique de bonheur

 

Au cœur de cette apothéose, ce sont les neurotransmetteurs –ces messagers du cerveau– qui colorent l’expérience :  La dopamine, liée au plaisir, explose littéralement. C’est elle qui donne cette sensation d’extase et de récompense. L’ocytocine, parfois appelée "hormone de l’amour", favorise l’attachement et l’intimité entre les partenaires. La sérotonine, quant à elle, renforce la sensation de bien-être et de plénitude.

 

Autrement dit, l’orgasme ne se vit pas seulement avec le corps. Il se vit avec l’âme.

 

Quand le mental s’efface

 

Curieusement, pendant l’orgasme, certaines zones cérébrales se désactivent. Le cortex préfrontal, celui qui analyse, juge, pense, se met en sourdine. L’expérience devient pure présence. Comme un black-out salutaire, un instant hors du temps où le "moi" se dissout.

 

Cette disparition momentanée du mental ouvre la voie à une perception sensorielle totale, comme si tout l’univers se concentrait en un point unique, une vibration, une onde.

 

Un élixir pour le corps et l’esprit

 

L’orgasme ne se contente pas de nous faire vibrer : il nous soigne. Il réduit le stress, stimule le système immunitaire, atténue certaines douleurs grâce aux endorphines, ces calmants naturels que le cerveau libère. Il rend plus heureux, plus détendu, parfois même plus lucide après la tempête.

 

Alors oui, après avoir compris la merveilleuse complexité de ce phénomène, vous aussi, peut-être, direz comme Estelle Reiner : "Je prendrai la même chose qu’elle."

L’orgasme, une symphonie cérébrale parfaitement orchestrée

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