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Sur le covid-19 et la suite

Penser l’après : Les limites physiques de la planète


Les différents confinements mis en place pour lutter contre la pandémie de Covid-19 ont radicalement modifisé nos vies en stoppant de nombreuses activités. Une des conséquences de cette crise sanitaire est la diminution de nos émissions de CO2 la plus importante depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale : 7 % sur les quatre premiers mois de 2020. Respecter l’objectif de l’Accord de Paris pour limiter le réchauffement à 1,5 °C nécessite une baisse des émissions équivalente à celle imposée par le Covid-19, mais en continu durant les prochaines décennies.


La pandémie a aussi révélé la fragilité de notre société. Quelles seraient les conséquences humaines d’une telle pandémie combinée avec un phénomène naturel extrême –ouragan, incendie géant, canicule– dont la probabilité et l’amplitude augmentent à cause du réchauffement climatique ?


Il est grand temps de prendre des mesures face aux risques futurs –qui se cumuleront– et d’augmenter l’intensité des efforts consentis pour être en état d’y faire face. Deux oublis sont à l’origine de nos imprudences : l’oubli de principes de base de la physique et l’oubli des limites physiques de notre planète.


À quoi sommes-nous prêts pour survivre ?


La pandémie frappe de manière très inégalitaire, et une crise économique frappe beaucoup plus violemment à mesure que l’on est moins riche. De la même façon, la crise écologique et énergétique qui s’annonce risque de frapper plus fortement les pays et les personnes les plus pauvres. Pour nous auto-limiter dans un cadre de collaboration plutôt qu’en compétition, une réforme profonde de notre système politico-économique est nécessaire.


L’un des rares chefs d’État ayant commencé à implémenter une politique écologique a été assassiné après quelques années. On peut imaginer qu’un changement profond vers une écologie politique assumée aurait à surmonter de fortes résistances. Pourtant, la pandémie met aussi en lumière que, même dans des sociétés basées sur la concurrence, les solidarités prennent parfois le dessus.


Elle apporte aussi la preuve que les États peuvent prendre, au nom de la survie, la décision d’arrêter la machine économique et industrielle. Bien sûr, la brutalité de cet arrêt a des conséquences très graves : en premier lieu, la faim, de l’Inde à la Colombie en passant par les États-Unis où l’on peut voir des Mercedes dans une queue pour recevoir de l’aide alimentaire gratuite. Dans le futur, mieux vaudrait étaler ces changements dans le temps, les anticiper et les piloter, plutôt que les subir.


Face à cette pandémie qui ne contient qu’un seul risque, certes très grave, une large frange de l’humanité a donné un coup de frein d’une ampleur encore jamais vue.


Alors, face à la crise globale énergétique, matérielle et environnementale, face aux risques bien plus nombreux, tout aussi certains, et au moins aussi mortels, mais à une échéance plus étalée, consentirons-nous les efforts indispensables ?

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