Un jeune homme hérita de son père une grosse somme d'argent. Sans compter son héritage, il paya à boire aux amis, leur fit sans cesse des cadeaux, donna aux pauvres, régala les enfants de friandises.
Son oncle avait beau le sermonner, il n'en tint pas compte. Finalement, au bout de quelques années, il se retrouva sans ressources. Un sourire amer au coin des lèvres, son oncle vint le trouver :
- Je t'avais prévenu. Regarde, tu n'as plus un sou vaillant.
Mais le jeune homme ne regrettait rien :
- Je n'avais pas gagné cet argent, le sort m'en avait fait cadeau. Je ne suis donc pas en peine de l'avoir donné. Les enfants que j'ai régalés m'ont largement payé de leurs sourires. Savoir des mendiants au chaud et l'écuelle pleine a apaisé mon cœur. Et tous ces amis à qui j'ai fait des cadeaux m'ont enrichi de leur bonheur, de leur tendresse et de leur amitié.
L'oncle reprit :
- Parlons-en, de tes amis ! Où sont-ils désormais pour te rendre tes biens ?
Mais d'une parole, |e jeune homme lui cloua le bec :
- Je n'ai jamais donné dans l'espoir qu'on me rende. Qu'ils acceptent mes cadeaux était leur plus beau don, car le don n'a fait que m'enrichir.