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Catherine

Le grillon

Un amérindien et son ami, en visite au centre-ville de New York, marchent près de Times Square dans Manhattan.

C'est l'heure de midi et les rues sont remplies de monde.

Les autos klaxonnent, les taxis font crisser leurs pneus sur les coins de rue, les sirènes hurlent et les bruits de la ville rendent presque sourd. Soudain, l'amérindien dit :

- J'entends un grillon.

Son ami répond :

- Quoi ? Tu dois être fou. Tu ne pourrais jamais entendre un grillon au milieu de tout ce vacarme !

- Non, j'en suis sûr, dit l'amérindien, j'entends un grillon.

- C'est fou, dit l'ami.

L'amérindien écoute attentivement pendant un moment, puis traverse la rue jusqu'à un parking en ciment où poussent quelques arbustes. Il regarde à l'intérieur des arbustes, sous les branches et avec assurance il localise un petit grillon. Son ami est complètement stupéfait :

- C'est incroyable, tu dois avoir des oreilles super-humaines !

- Non, répondit l'amérindien, mes oreilles ne sont pas différentes des tiennes. Tout ça dépend de ce que tu cherches à entendre.

- Mais ça ne se peut pas, dit l'ami, je ne pourrais jamais entendre un grillon dans ce bruit.

- Oui, c'est vrai, réplique l'amérindien, cela dépend de ce qui est vraiment important pour toi. Laisse-moi te le montrer.

Il fouille dans sa poche, en retire quelques sous et discrètement les jette sur le trottoir.

Et alors, malgré le bruit de la rue bondée de monde retentissant encore dans leurs oreilles, ils remarquent que toutes les têtes, jusqu'à une distance de sept mètres d'eux, se tournent et regardent pour voir si la monnaie qui tintent sur le sol est la leur.

-Tu vois ce que je veux dire ? demande l'amérindien, tout ça dépend de ce qui est important pour toi.

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