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Diminuer ses attentes 2/2

Troisième type d’attente : j’attends que l’autre m’entende au niveau de mes émotions, de mes ressentis

Vous exprimez vos émotions en disant Je, comme vous l’avez appris dans les méthodes de communication non violente. C’est-à-dire que vous ne remettez pas l’autre en cause mais que vous exprimez votre ressenti.

Vous parlez donc uniquement à la première personne. Vous parlez à votre père, votre mère, votre conjoint, et vous lui exprimez votre émotion désagréable. Vous lui dites à quel point vous êtes triste, déçu ou en colère, à quel point vous vous sentez non respecté, et vous avez l’attente d’être entendu, compris, validé.

Vous attendez que l’autre vous réponde : oui, j’entends que tu as été blessé, mal compris. J’entends que tu as été déçu par mon comportement, j’entends que tu t’es senti abusé, peu reconnu, insuffisamment soutenu. Mais la plupart du temps, ce n’est pas la réponse que vous recevez et vous vous sentez alors impuissant et encore plus malheureux. Vous avez fait l’effort de dire à l’autre ce qui était important pour vous, de lui exprimer, et l’autre, dans le meilleur des cas, n’entend rien. Il considère que ce n’est pas son problème ou pire, si vous êtes face à un pervers narcissique, il va retourner l’expression de vos émotions contre vous, ce qui va encore plus vous enfoncer.

Mais quel peut bien être le bénéfice d’attendre d’être entendu, d’être validé dans vos émotions ?

Le bénéfice est le suivant : cela vous maintient dans la dépendance du regard de l’autre. La raison première pour laquelle il est bon que vous exprimiez vos émotions en disant Je, est d’éviter l’effet cocotte-minute. C’est-à-dire que cela empêche d’avoir un trop-plein d’émotions. Exprimer vos émotions vous permet de vous recentrer, d’être en cohérence avec vous-même. Ce n’est pas pour être entendu.

Le bénéfice que vous retirez de cette attente est d’être encore attaché à l’autre, d’être dépendant de l’autre. Or, être attaché, être dépendant d’un autre, donne un sentiment de sécurité. C’est très confortable de dépendre de l’autre.

Si vous vous reconnaissez dans cette attente, la question à vous poser est :

Êtes-vous prêt à vous assumer au niveau de votre réalité et à ne plus attendre d’être reconnu par l’autre ?

Êtes-vous prêt à perdre le bénéfice d’être dans un lien de dépendance ?

Quatrième type d’attente : j’attends d’être aimé, d’être reconnu par une personne spécifique

Nous avons tous envie d’être aimés, d’être reconnus. Il ne s’agit pas de cela ici. Dans le cas qui nous occupe, il s’agit d’attendre d’être aimé et reconnu par une personne en particulier.

Par exemple, vous attendez que votre père vous reconnaisse. Vous faites une brillante carrière internationale, vous avez écrit plusieurs best-sellers, vous êtes reconnus par les autres professionnels, vous avez les éloges de la presse. Mais vous restez malheureux parce que votre père ne vous a jamais dit qu’il était fier de vous. Au contraire, il ne s’intéresse même pas à ce que vous faites.

Il peut s’agir de votre père, comme dans l’exemple ci-dessus, ou de votre mère, votre frère, votre professeur, votre directeur, votre compagnon. Et cette personne-là justement, ne vous donne pas de reconnaissance. Or, plus vous attendez de reconnaissance d’une personne, par votre attente, votre comportement, plus vous lui transmettez cette attente, moins cette personne aura de reconnaissance pour vous, et plus vous serez malheureux.

Mais quel peut bien être le bénéfice d’attendre la reconnaissance d’une personne en particulier ?

Entretenir le lien de dépendance, cela vous permet de ne pas couper le cordon ombilical. Cela vous permet de rester dans une situation où vous n’assumez pas pleinement votre propre vie, votre propre existence.

Êtes-vous prêt à prendre le risque de sauter dans le vide ?

Cinquième type d’attente : j’attends que l’autre me dise ce que j’ai à faire, ce que je dois faire, comment je le fais, qu'il dirige ma vie, qu'il me conseille sur ce que j’ai à faire dans ma vie

Nous sommes très nombreux à mettre l’autre sur un piédestal, à attendre qu’il nous donne des conseils sur ce que nous avons à faire. La conséquence négative de ce genre d’attente est que cela vous met dans une situation d’incompétence, d’impuissance, d’irresponsabilité.

Mais quel peut bien être le bénéfice d’attendre des personnes qui vous entourent qu’elles vous disent ce que vous devez faire de votre vie ?

Le bénéfice est que, si ça tourne mal, vous aurez quelqu’un d’autre que vous à blâmer. Vous ne serez pas responsable des catastrophes, des échecs, de votre propre vie. C’est l’autre qui vous aura dit quoi faire qui se trouvera responsable.

Êtes-vous prêt à accepter les conséquences de vos choix, de vos actes, de vos erreurs ?

Alors combien de temps allez-vous encore attendre ? Chaque fois que vous vous sentirez dans l’attente de quelque chose, pensez à regarder l’envers du décor.

Et posez-vous une seule question : quel est le bénéfice que je retire du fait d’attendre encore ?

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