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Les dessous de la séduction

Comment séduire à coup sûr ? Si la recette existait, elle se vendrait fort cher. Certains individus sont particulièrement doués à ce jeu, et dégagent un "fluide" qui capte instantanément, comme la lumière attire les papillons de nuit, toutes les âmes infortunées qui tombent dans leur sphère d'influence. Ce post n'est pas pour eux. Pour la plupart des gens, séduire est un exercice hasardeux, où l'on s'essaie à toutes sortes de manœuvres couronnées ou non de succès. Comment esquisser le premier signe qui exprimera son intérêt pour l'autre, sans tomber dans le ridicule, mais de façon suffisamment insistante pour qu'il ne passe pas inaperçu ? Avant de passer à la pratique, évitons les erreurs grossières. Ce qui séduit une femme n'est pas ce qui séduit un homme.


Par exemple, un psychologue a récemment effectué une vaste enquête auprès de plusieurs milliers d'hommes et de femmes, issus de 37 pays. Il leur était demandé de préciser quels étaient les facteurs les plus importants dans le choix d'une compagne ou d'un compagnon. Les résultats ont montré que les hommes attachent surtout de l'intérêt à l'apparence physique des femmes, qu'il s'agisse de la beauté, de la santé apparente ou de la jeunesse, tandis que, pour ces dernières, le statut social (les revenus, le niveau d'étude ou la profession exercée) constitue le critère le plus important.


Est-ce à dire que, pour être séduisantes, les femmes doivent recourir aux artifices cosmétiques et à la chirurgie esthétique ? Est-ce à dire que les hommes doivent gagner beaucoup d'argent, avoir fait beaucoup d'études et avoir un métier prestigieux ? Heureusement, il existe d'autres moyens de séduire : des attitudes, des comportements, agissent comme des déclencheurs du désir. Ainsi, face à deux femmes tout aussi séduisantes, un homme abordera l'une plutôt que l'autre parce que la première aura émis des signaux subtils lui indiquant qu'elle lui trouve de l'intérêt. Dans le même temps, l'homme qui saura jouer de certains comportements de séduction verra également son attrait augmenter. Bienvenue dans le monde des signaux subtils de la séduction…


Les signaux de la séduction


Chez l'homme, comme chez l'animal, c'est la femme qui mène le bal. Par son comportement, elle fait signe au mâle qu'elle est disposée à recevoir ses avances. Un tel signal d'appel repose sur cinq ingrédients fondamentaux : le sourire, le regard, la position de la tête, les mouvements de la tête et la conversation. Dans ses expériences, on a observé des femmes à des terrasses de café, devant lesquelles passaient des hommes qui prenaient parfois place à des tables voisines. Dans certains cas, les hommes abordaient la femme, dans d'autres ils s'abstenaient. On a examiné les caractéristiques des femmes abordées. Qu'avaient-elles fait de particulier ? La réponse est troublante de simplicité : dans 70 % des cas, elles avaient souri ; dans 50 % des cas, elles avaient adopté une posture penchée, avec une inclinaison du buste sur le côté ou en avant ; dans 60 % des cas, elles avaient incliné la tête et dans 60 % des cas encore, elles avaient découvert leur cou et relevé leurs cheveux. Mieux : les femmes aux cheveux longs avaient donné un petit coup de tête faisant remuer leur chevelure, dans 90 % des cas ! Voilà donc des signes imparables : souriez en inclinant la tête, puis découvrez votre cou tout en faisant gracieusement osciller vos cheveux. Reste une question : est-il possible de combiner tous ces éléments à la fois ?


Commentons ces résultats de façon plus détaillée : le fait que 70 % des femmes abordées aient souri, suppose aussi que l'on peut être abordée sans sourire. Le charme individuel, la grâce des mouvements ou un autre ingrédient mentionné ici (par exemple, l'inclinaison de la tête) suffisent. On a également constaté que quelques regards furtifs en direction de l'inconnu suffisent à le faire mordre à l'hameçon : elle a recensé plus de regards à la cantonade parmi les femmes qui avaient été abordées, que parmi celles qui ne l'avaient pas été. Insistons bien sur un point : lorsque l'on dit qu'une femme a été abordée, on ne précise pas au bout de combien de temps ni par quel homme.


Examinons ce qu'il en est du côté des hommes. Les femmes ne doivent pas hésiter à multiplier les tentatives : les hommes mettraient du temps à comprendre, et il faudrait atteindre un niveau critique de comportements non verbaux (posture penchée, cou dénudé, sourires, regards) pour que la mécanique d'approche soit enclenchée. Ainsi, des psychologues ont demandé à une jeune femme de s'asseoir seule à une table de bar. Elle avait pour instruction, soit de sourire à un homme, soit de lui décocher quelques regards, soit les deux à la fois, soit de ne rien faire. Les psychologues ont constaté que cinq % des hommes ont abordé la jeune femme qui ne regardait ni ne souriait, que 20 % l'ont abordée lorsqu'elle souriait ou lorsqu'elle lançait des regards à la dérobée, et que 60 % l'ont abordée quand elle combinait les deux…


L'homme dispose aussi d'un arsenal de techniques de séduction, qu'il déploie avec habileté. Chez lui, le maître mot est : se faire remarquer. Récemment, des scientifiques ont observé les comportements d'hommes qui abordent des femmes dans des bars. Ils ont constaté que les hommes dont les tentatives d'approche ont été couronnées de succès, étaient également ceux qui effectuaient les gestes les plus amples, qui occupaient le maximum d'espace, qui dispensaient le plus de regards vers leur entourage, qui changeaient le plus souvent de place et même, qui caressaient le plus fréquemment leurs joues et leur menton, leur torse et leurs épaules !


Étrange coutume, qui consiste à se frotter pour attirer les femelles... Cela n'étonne pourtant pas les spécialistes du comportement animal : ce comportement est caractéristique, chez les singes ou d'autres espèces d'animaux sociaux, des mâles dominants. Et les femelles, inconsciemment, seraient plus attirées par les individus dominants, qui disposent de la meilleure situation dans la société et sont les mieux à même d'assurer des ressources stables à une éventuelle progéniture.


Ainsi, les femmes qui attachent de l'importance au statut social seraient sensibles aux comportements reflétant cette dominance. Le regard, un autre privilège des dominants (les gorilles dominants ont seuls le droit de regarder les autres dans les yeux), remplit les mêmes fonctions : des psychologues ont montré que les femmes apprécient peu d'être abordées par un homme s'il n'y a pas eu au préalable un contact visuel entre eux. Ainsi, ce type d'attitude servirait à la femme à apprécier le degré de dominance de l'homme.


Stratégie de séduction à la terrasse des cafés


Une dernière botte secrète : Messieurs, arrangez-vous pour effleurer, ne serait-ce qu'un instant, le bras de votre future conquête. C'est prouvé ! On a demandé à des garçons, dans des discothèques, d'inviter des jeunes filles à danser, en accompagnant (ou non) leur demande d'un contact tactile fugace. Quelque 67 % des jeunes filles ont accepté la demande en condition de contact, contre 48 % en l'absence d'un tel contact. De même, des garçons abordant des jeunes filles dans la rue et tentant d'obtenir leur numéro de téléphone ont eu plus facilement la précieuse information en formulant leur demande avec un contact tactile (28 % des cas) qu'en l'absence de contact (13 %). Apparemment, le contact est apprécié, car, encore une fois, ce sont habituellement les individus dominants qui en font usage. Ainsi, un spécialiste de la communication non verbale a montré que le contact tactile caractérise les hommes dominants : les personnes de plus haut statut social touchent plus fréquemment les personnes de plus bas statut, que l'inverse. En d'autres termes, si vous vous efforcez de toucher légèrement vos interlocutrices, vous passez à leurs yeux pour un mâle dominant.


Les études de psychologie révéleront encore, n'en doutons pas, de nouvelles facettes de l'art de séduire. Pour l'instant, libre à chacun de tester l'efficacité de ces méthodes, en gardant à l'esprit les limites de cette science : les méthodes mentionnées ici n'ont qu'une efficacité statistique, c'est-à-dire qu'elles ne font qu'augmenter la probabilité du succès, sans le garantir ! Heureusement, sans quoi le jeu de l'amour perdrait tout son piment.

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