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Renoncement

Dans ce petit État de l'Inde, quand le roi monta sur le trône, il y eut de grands désordres.


Une partie de la population fut massacrée, piétinée par les éléphants. Cinq cents femmes, parmi les plus sages et les plus belles, décidèrent alors, en signe de deuil, de se faire nonnes. La paix revint. Le temps passa. Les cinq cents femmes, bien qu'elles fussent nonnes à présent, regrettaient parfois leur vie passée.

- Hélas, se lamentaient-elles, où sont nos sept trésors : éléphants, chevaux, ministres, serviteurs, servantes, terres et biens ?


Un jour, elles allèrent demander conseil à une vieille nonne ermite, qui jouissait d'une grande réputation de sagesse :

- Nous avons fait un grand sacrifice, dirent-elles. Mais nous ne sommes pas heureuses, et il n'est de jour où nous ne pleurions en songeant à notre vie passée.

- La félicité, dit l'ermite, ne s'obtient qu'après avoir renoncé à tout attachement. L'attachement est semblable à un feu qui consume même les rivières et les montagnes, comme de la paille. Le désir et le plaisir sont les puits de ce feu.


En entendant ces paroles, les nonnes mirent un terme définitif à leurs pensées d'attachement. Elles connurent alors la parfaite félicité, la lumière du Dhyana.


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