Être conscient
- Catherine

- 3 juil.
- 3 min de lecture
La conscience est ce doux mouvement de la pensée où naissent la volonté, le désir, les émotions et les sentiments — ce précieux tissage qui fait de nous des êtres pleinement vivants.
Être conscient, c’est parfois ouvrir la porte à la douleur. C’est pourquoi nous fuyons souvent le regard porté sur nous-mêmes, préférant détourner les yeux de ce que nous refusons d’affronter : ces parts d’ombre que nous rejetons, parfois même dans le reflet des autres.
Les difficultés que nous traversons ne sont pas des ennemis extérieurs. Elles sont intimement liées à notre être, elles sont nous-mêmes. Ces obstacles apparaissent lorsque notre connaissance de soi est incomplète, lorsque l’inconscient et le conscient ne dansent pas encore en harmonie.
Le réveil de la conscience
Éveiller sa conscience, c’est entreprendre un voyage, un chemin vers un mieux-être profond. C’est commencer à se sentir vivant dans sa vérité.
Ce chemin exige que l’on cesse de s’éloigner de ses idées, de ses croyances, souvent rigides et enfermantes. Il invite à un réapprentissage, une ouverture des perspectives, un élargissement de l’horizon mental. Notre ego, construit sur l’orgueil et les habitudes ancrées de l’âge adulte, forme une prison subtile dont il est difficile de s’extraire. Illusion de liberté, il nous fait croire que nous décidons de tout alors que nous sommes souvent prisonniers de notre inconscience.
La conscience fait naître la douleur, car elle nous confronte à ce que nous avons longtemps évité de voir : la souffrance que nous nous sommes infligés, à nous-mêmes comme aux autres, et le poids de notre irresponsabilité face aux conséquences de nos actes et pensées.
Prendre la responsabilité de qui nous sommes
Il est bien plus confortable, sans aucun doute, de rester dans l’ignorance de soi. C’est la voie de la facilité, celle qui consiste à rejeter la faute sur autrui ou sur les circonstances, sans jamais interroger notre propre regard, nos pensées et nos comportements.
Mais quand la volonté sincère de s’approprier sa vie s’éveille, le processus de prise de conscience peut commencer.
Cela signifie affronter avec courage ses peurs, ses difficultés, ses émotions enfouies, ses limites, ses façons d’aimer et de se relier, ses préjugés, ses croyances, ses schémas habituels. C’est reconnaître tout ce qui compose notre réseau intérieur, la manière dont nous sommes avec nous-mêmes et avec les autres. Nous identifions alors tout ce qui nous affecte, surtout ce qui fait mal.
Ce processus est bien loin d’être théorique : il s’inscrit dans l’expérience vivante du présent, dans l’acceptation et l’intégration profonde de tout ce que nous sommes aujourd’hui.
Nous quittons alors notre zone de confort, et avec elle, cette posture enfantine qui nous rend incohérents et irresponsables face à la vie.
Être conscient rend libre
Ce réveil de la conscience, bien qu’accompagné parfois d’une douleur vive au début, est une véritable réconciliation avec soi-même. Il nous permet d’accueillir nos lumières et nos ombres, d’intégrer ce qui nous entoure pour devenir enfin pleinement nous.
Souvent, ce sont les épreuves de la vie, ces moments où nous nous sentons bloqués ou démunis, qui éveillent ce processus. Ces étapes difficiles sont en réalité des portes ouvertes vers la prise de conscience.
Lorsque nous sommes vraiment conscients, nous nous affranchissons des répressions, de la culpabilité qui nous ronge, des conflits toxiques qui empoisonnent nos relations avec les autres et avec nous-mêmes.
Nous apprenons à distinguer ce qui dépend de nous et ce qui échappe à notre contrôle. Nous prenons alors un engagement solennel envers nous-mêmes : celui de prendre soin de notre être et de cultiver notre bonheur.
Être responsable, c’est avant tout être présent. Et être présent, dans son essence la plus pure, c’est être pleinement conscient.